Parce que vous êtes nombreux et nombreuses à nous demander des renseignements sur certains sujets récurrents, nous avons regroupé ici vos questions en y apportant des éléments qui, nous espérons, vous éclaireront ; la transmission d’informations étant quelque chose d’important pour nous.
Votre question : Quelles sont les différences entre les » types » de sophrologie proposées aujourd’hui, analytique, pédagogique, existentielle, thérapeutique ?
Pour comprendre les différente approches qui existent au sein des formations professionnelles en sophrologie, penchons-nous de manière brève, sur l’histoire de la sophrologie.
La sophrologie a été créée dans les années 1960 par le Pr. Alphonso Caycédo. Son grand objectif est alors de pallier à un « mal du siècle » tel qu’il l’a nommé, à savoir le stress et le manque de valeurs des uns envers les autres, en mettant en place une méthodologie pédagogique pour mieux se connaître, se comprendre et apprendre à vivre ensemble dans un respect mutuel.
C’est ainsi que sont nés les premiers exercices de Sophrologie Caycédienne, pour apprendre à mieux respirer, à se calmer, à mieux reconnaître ses valeurs et mieux les exprimer, en commençant par des valeurs essentielles, comme la liberté, le respect, l’authenticité ou l’intégrité. Le terme « Sophrologue Caycédien » n’a été protégé par la Fondation Caycédo que dans un deuxième temps. Celui de « Sophrologue » étant tombé dans le domaine public assez tôt, il peut toujours être aujourd’hui utilisé par les professionnels, sans pour autant qu’ils soient de formation caycédienne.
En France à cette époque, les formations du cycle fondamental sont assurées par les Écoles Déléguées de cette fondation. Pour suivre le cycle supérieur, il est nécessaire d’aller en Andorre, ce dernier étant assuré directement par le Pr. Caycédo lui-même. Puis la méthode caycédienne continue d’évoluer en fonction des recherches de son créateur. De nouvelles écoles non caycédiennes se créent. En effet, des Sophrologues formés par le Pr. Caycédo commencent alors à enseigner la sophrologie, en y incluant des éléments extraits de leurs propres pratiques. C’est comme cela que nous voyons naître les dynamiques de la sophrologie analytique (formation initiale de psychanalyste), de la sophrologie thérapeutique (formation initiale de médecin), ou encore de la sophrologie pédagogique (formation initiale d’enseignant). A ce moment, la sophrologie n’est pas un véritable métier, mais se place comme un complément à des métiers existants.
Ce n’est que quelques années plus tard, alors que différentes structures professionnelles s’organisent, qu’elles soient caycédiennes ou non caycédiennes, sociétés savantes ou de recherches, syndicats professionnels ou réseaux d’écoles, qu’apparaît la volonté de faire de la sophrologie un véritable métier, et du Sophrologue, un véritable acteur sociétal.
Les Ecoles ou Centres de formation ont évolués. Les techniques se sont enrichies par la pratique de ceux qui l’enseignent et amènent souvent un côté pragmatique de terrain en fonction de l’expérience de leurs auteurs. Par leurs choix, elles font prédominer des dynamiques différentes dans la manière d’utiliser les exercices sophrologiques et leurs exploitations. Nous pouvons distinguer :
- Les dynamiques de Sophrologie Pédagogique et Existentielle. Elles s’axent sur la transmission d’un savoir et d’un savoir-faire dans le développement des capacités de leur client/apprenant, en terme de savoir, de savoir-faire et de savoir-être. Elles exploitent les informations pré et post-techniques par une description des phénomènes vécus dans le corps, tels que les sensations et les sentiments, sans aucune interprétation psychologique, pour orienter la pratique du client. Nous parlons alors de Sophro-Etude des Phénomènes. C’est un accompagnement à la connaissance et la conscience de soi qui se réalise avec le bénéficiaire, tenant compte d’une adaptation de la pratique dans les situations quotidiennes de la vie.
- Les dynamiques de Sophrologie Phénoménologique, s’appuient sur l’expérience avant tout. De chaque expérience, le sujet en retire lui-même la substantifique moelle. La conduite d’accompagnement utilise souvent comme cadre de référence l’écoute active de Carl Rogers.
- Les dynamiques de Sophrologie Analytique ou Trans-personnelle. Elles exploitent les informations post-techniques par une analyse psychologique et symbolique des images et des phénomènes pour comprendre ce qui a été vécu, selon le cadre de référence Freudien ou Jungien. Nous nous rapprochons ici de l’étude de l’inconscient devenu conscient, qui nécessite au sein du programme, des cours de psychanalyse et d’interprétation symbolique complémentaires.
- Les dynamiques de Sophrologie Thérapeutique, issus du monde médical et paramédical. L’accompagnement reste centré sur la régulation ou la disparition d’un déséquilibre.
A noter : Patricia Penot a été formée par le Pr. Caycédo jusqu’au cycle supérieur de Sophrologue Master Spécialiste (titre dont l’utilisation a été supprimé en France depuis quelques années). Elle a suivi de nombreuses Universités d’été avec lui. En conservant les fondamentaux de la sophrologie caycédienne, tout en s’en inspirant, elle a adapté les techniques en tenant compte des besoins actuels et culturels de la population. Pour distinguer les différentes « dynamiques » sophrologiques, elle s’appuie sur son expérience de centre de formation depuis plus de 20 ans dans le domaine, sa participation aux Etats Généraux de la Sophrologie pendant plusieurs années et les échanges qu’elle a eu avec ses collègues Directeurs/trices d’Ecoles, sa participation à l’élaboration d’un référentiel commun pour le contenu des formations de Sophrologues, les retours de stagiaires ayant suivi d’autres cursus de formation et ses propres lectures.
A lire : « Devenir Sophrologue » de Véronica Braun aux éditions Eyrolles (septembre 2018)
Votre question : Sur quels éléments puis-je m’appuyer pour choisir mon centre de formation (sophrologie, relaxation, coach, …)
Envisagez la possibilité de visiter le lieu de formation et de rencontrer le Directeur de Formation. Vous vous ferez ainsi votre propre idée sur l’ambiance qui règne au sein de ce centre et si celle-ci vous convient. Vous allez investir votre temps et votre argent dans une formation, autant que vous preniez plaisir dans votre futur apprentissage.
Lorsqu’elles existent, les réunions d’informations sont les bienvenues. Elles vous permettent d’obtenir des réponses complémentaires à vos questions, de rencontrer les formateurs/trices et de découvrir le profil de futurs apprenants qui pourraient être avec vous dans la formation.
Assurez-vous aussi :
- du nombre d’heures et de la durée de formation dispensées dans le cursus. Vous trouvez actuellement sur le marché des formations qui vont de 6 mois à 2/3 ans, selon les domaines d’apprentissage. En fonction de la méthode choisie, pensez qu’il vous faudra un temps d’intégration pour assimiler les connaissances et les compétences à développer pour la pratique de votre futur métier, ainsi que pour développer une posture professionnelle, surtout si vous êtes débutant dans le domaine de l’accompagnement d’autrui.
- du contenu de formation. Aurez-vous toutes les clefs pour savoir adapter vos accompagnements aux besoins de vos bénéficiaires ?
- du type d’accompagnement pédagogique réalisé par les formateurs durant la formation et la réalisation de stage de pratique sur le terrain.
- de la mise en place d’une procédure d’acceptation à la formation (sur dossier et/ou sur entretien de motivation).
- du processus de validation des compétences.
- de la possibilité une fois la formation terminée d’adhérer à des syndicats professionnels, lorsqu’ils existent, garantie d’une éthique de bonnes pratiques et donnant ainsi la possibilité de souscrire à une assurance en responsabilité professionnelle (reconnaissance des formations de l’école par les dits-syndicats).
A noter : Les tendances actuelles sont de développer des méthodes d’apprentissage mixtes : présentielles, téléformations, mises en situations reconstituées et réelles, supervisions pédagogiques personnalisées. L’alternance entre théories et concepts (pédagogie transmissive) et stage d’application pratique (pédagogie expérientielle) sont élémentaires pour s’approprier de nouvelles compétences. Vous trouverez aussi des pédagogies inversées en fonction des écoles. Etudiez les méthodes pédagogiques proposées au sein des centres de formation que vous consultez et regardez si elles vous conviennent par rapport à ce que vous connaissez de votre manière d’apprendre.
Votre question : Quels sont les débouchés professionnels en tant que Sophrologue, Relaxologue ou Consultant en Bien-être émotionnel ?
Il existe aujourd’hui plusieurs possibilités d’exercices dans ce domaine professionnel.
- Exercice en cabinet libéral, individuel ou partenariat avec des professionnels de la santé : les séances sont d’abord individuelles, mais peuvent aussi être réalisés en ateliers de petits groupes de 2 à 3 personnes jusqu’à des plus grands groupes, de 12 à 14.
- Exercice en association : séances individuelles ou séances de groupe. Beaucoup de ville par l’intermédiaire des mairies sont demandeuses de séances de sophrologie ou de relaxation en groupe, pour aider à gérer le stress individuel. Les Maisons de Santé, en développement au sein de notre pays, constituées de plusieurs professionnels, font fréquemment appel à des Sophrologues.
- Formations en entreprises : nécessite un cursus complémentaires de formation de formateurs pour la Prévention des Risques Psychosociaux (RPS). Les formations doivent être construites pour aider les professionnels à développer leurs compétences, leurs performances, leurs savoir-faire, leurs savoirs-être. Des exemples de thèmes : gestion du stress professionnel, gestion des conflits, difficultés au changement, remotivation au travail, … Des ateliers peuvent être menés en relation avec la QVT – Qualité de Vie au Travail.
- Les Centres de Cure Thermal, SPA, Institut Esthétique … : proposent souvent aujourd’hui des ateliers de groupe ou individuel pour aider à se détendre en complément de leur produits proposés.
- Le domaine sportif, la compétition
- Le domaine carcéral
- Le domaine préventif et éducatif
- Le domaine médical en accompagnement dans les maladies longues ou encore en préparation à une intervention chirurgicale ou en périnatalité.
L’expérience professionnelle première, par la connaissance du terrain, est un atout certain dans l’adaptation des techniques au contexte choisi.
Le fait d’adhérer à un syndicat professionnel amène de la crédibilité à la formation suivie et permet d’assurer au public un respect et une éthique de bonnes pratiques de la part du consultant.
Votre question : Suis-je obligé d’avoir le RNCP pour exercer le métier de Sophrologue ?
Pour débuter le sujet, il convient de préciser que le RNCP – Répertoire National des Certifications Professionnelles – est un recueil des certifications à finalité professionnelle (diplômes, titres, certains certificats de qualification professionnelle) qui sont reconnues par l’État et par certains partenaires sociaux, classées par secteur d’activité et/ou par niveau. Ce répertoire est géré par France Compétences.
Les certifications sont inscrites de droits lorsqu’elles sont délivrées par l’un des ministères suivants :
- Ministère chargé de l’Education nationale (CAP, Bac pro, BTS,…)
- Ministère chargé de l’Enseignement supérieur (DUT, Licence pro, master,…)
- Ministère chargé de la Santé (DE d’infirmier, d’aide soignant, d’auxiliaire de puériculture,…)
- Ministère chargé de l’Agriculture (CAPA, BEPA, BTSA,…)
- Ministère chargé des Affaires sociales (DE d’accompagnant éducatif et social, d’éducateur de jeunes enfants,…)
- Ministère chargé des Sports (BPJEPS, DEJEPS,…)
- Ministère chargé de l’Emploi (titre professionnel,…)
Les certifications peuvent aussi être inscrites sur demande dans le RNCP, après constitution d’un dossier, examiné et instruit par France compétences, sur la base de critères prédéfinis. Le processus est long pour les demandeurs, puisqu’il prend en général entre un an et six mois, pour obtenir une réponse. L’inscription de cette certification dans le RNCP a une durée limitée dans le temps (5 ans maximum) et doit donc faire l’objet de demandes de renouvellement régulières. Voici ci-dessous les critères étudiés par France Compétences :
- L’opportunité de la certification professionnelle par rapport aux besoins de compétences dans le champ professionnel visé, sans avoir à juger du contenu des études, puisque c’est une certification « métier »,
- Les informations relatives à l’insertion professionnelle des titulaires de la certification pour au minimum les 2 dernières promotions, ce qui nécessite une enquête auprès des Sophrologues en exercice sur leur % d’activités et leur chiffre d’affaires annuel,
- L’ingénierie développée dans le processus de certification,
- La mise en place de la procédure de validation des acquis de l’expérience (VAE) selon la réglementation en vigueur. Un professionnel ayant validé des compétences après une formation continue professionnelle, peut prétendre, s’il le souhaite, à obtenir sa certification inscrite au RNCP auprès d’un centre de formation ou d’un réseau d’écoles, en répondant aux critères de compétences que l’école a choisie, après 1 an d’expérience professionnelle temps plein.
- Le découpage en blocs de compétences cohérents.
A noter : Notre centre de formation appartient au réseau de la SFS – Société Française en Sophrologie – et a été centre préparateur au titre de Sophrologue, inscrit au RNCP, depuis novembre 2013 jusqu’au 8 juillet (N°35730 de niveau 5, code NSF 330P jusqu’au 8 juillet 2022). Nous avons donc à notre actif plusieurs renouvellements d’inscription du titre de Sophrologue au RNCP.
Une Certification Professionnelle (CP) n’est pas Diplôme d’Etat (DE), car elle n’est pas élaborée sous la tutelle de l’éducation nationale. C’est un titre émis sous la tutelle de l’Etat, par le Ministère du Travail, fabriqué sur mesure par une école ou un regroupement d’écoles.
- Une Certification Professionnelle (CP) se construit sur la reconnaissance de compétences dans le cadre de la formation continue professionnelle. Cela veut dire qu’elle peut reconnaître la qualification d’une personne soit à l’issue de sa formation, soit à l’issue de pratiques réalisées dans différents emplois ou activités. C’est une reconnaissance d’un certain savoir propre à un métier lorsqu’il n’existe pas de diplômes correspondants. La Certification est un Titre délivré par un organisme en nom propre ou via un réseau d’établissements. Elle n’implique pas d’avoir suivi une formation spécifique depuis la loi du 17 janvier 2002, d’où la possibilité de VAE.
- Le Diplôme d’Etat (DE), quant à lui, est obtenu à l’issu de certaines formations dans une branche d’activité donnée. Le DE est requis pour l’exercice de professions réglementées, notamment dans le champ de la santé (Aide-soignant, Infirmier, Ambulancier, etc…). En l’absence de son obtention, le métier ne peut pas être exercé.
Les activités professionnelles de sophrologue, de relaxologue ou encore de consultant en développement personnel, sont aujourd’hui reconnues comme des professions libérales non réglementées. Ces activités peuvent être exercées librement en entreprise individuelle libérale, à partir du moment où les acquis ont été évalués et validés par un centre de formation. Pour exercer, il n’y a pas d’obligation à souscrire à une certification professionnelle inscrite au RNCP lorsqu’elle existe puisque ce n’est pas un diplôme d’état. Vous pouvez vous laisser le temps de décider si vous voulez y souscrire ou pas, en fonction de votre projet professionnel et de votre développement entrepreneurial en lui-même.
Pour rappel : Tout centre de formation a l’obligation de mettre en place des modalités d’évaluation des acquis de la formation, en termes d’aptitudes, de compétences et de connaissances, en relation avec les objectifs attendus dans le programme de formation. Elles sont communiquées au stagiaire avant l’entrée en formation. L’évaluation doit ainsi permettre à tous les acteurs d’apprécier la qualité et l’efficacité de l’action de formation. Les résultats de l’évaluation des acquis de la formation doivent être mentionnés sur l’attestation individuelle de fin de formation, qui peut être remise à chaque stagiaire à l’issue de cette formation. Même si celle-ci n’est plus obligatoire depuis la réforme 2019, avec la Loi sur l’Avenir Professionnel, elle est fortement conseillée.
Le guide à l’usage des organismes de formation professionnelle franciliens, actualisé en mars 2019, précisent les mentions obligatoires à inclure dans le contrat de formation professionnelle à titre individuel, entre autres, les modalités de contrôle des connaissances et la nature de la sanction éventuelle de la formation suivie.
Informations complémentaires
- Un Diplôme Professionnel (DP) est un titre à finalité professionnelle délivré au nom de l’état et créé après avis d’instances consultatives dans lesquelles signent les organisations déclarées représentatives d’employeurs et de salariés. Entrent dans ce champ l’ensemble de ceux dont les référentiels ont été élaborés et/ou validés par : une commission professionnelle consultative de l’Education Nationale de l’Enseignement secondaire (agriculture, travail, sport), une commission pédagogique nationale en relation avec l’enseignement universitaire technologique (DUT), le conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (qui délivre licence professionnelle, master, master professionnel, doctorat), la commission des titres d’ingénieur. C’est le cas pour les ostéopathes, par exemple.
- Le Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) est élaboré dans le cadre des branches professionnelles.
- Un Diplôme National (DN) est un grade d’enseignement supérieur et est délivré par les Université. C’est le cas pour les licences, master et doctorat, BTS, DUT.
- Un Diplôme Universitaire (DU) ne rentre pas dans le système national. C’est un diplôme délivré par une université en son nom propre. Il correspond à un domaine restreint à vocation temporaire ou à un complément professionnel.